Les entretiens de démission (c’est-à-dire l’entretien que le salarié a avec son supérieur ou avec le responsable de ressources humaines quand il a décidé de quitter sa société et de donner sa démission) sont considérés comme un rituel vide de sens surtout parce-que souvent on entend dire que cela ne sert à rien de trop parler avec le salarié car de toutes façons le salarié part et que s’il part c’est qu’il n’a plus rien à faire dans l’entreprise.
Et pourtant ces entretiens peuvent donner à l’employeur des information sur son entreprise qu’il n’arrive pas à avoir normalement car comme le salarié part dans tous les cas il est aussi plus disponible et ouvert à dire des choses qu’il n’aurait pas eu le courage de dire s’il faisait encore partie de l’entreprise. Mais pour cela l’employeur ou le responsable de ressources humaines doit savoir poser les bonnes questions.
En général, les professionnels de ressources humaines commencent un entretien de démission en demandant: «Pourquoi partez-vous? »
Bien qu’elle soit utile à un moment donné, l’employeur ou le responsable de ressources humaines pourrait peut-être poser une question beaucoup plus révélatrice: «Qu’est-ce qui vous a fait commencer à chercher un autre emploi ? »,
Les questions types ont tendance à donner quelques réponses toutes faites tels que le salaire («Je vais faire 10.000 € de plus dans mon nouveau poste») ou des problèmes de conciliation travail-vie («Mon trajet sera plus court» ou «Avec mon nouveau planning, je peux aller aux matchs de football de mon enfant »). Ces réponses pourraient pousser le directeur des ressources humaines à revoir ses politiques de rémunération ou à décider d’offrir des options de télétravail.
En découvrant ce qui a vraiment poussé les salariés de valeur à regarder ailleurs, les managers peuvent connaître les véritables raisons. Et là avoir des révélations sur des managers tyranniques ou des dysfonctionnements organisationnels, typiquement les deux sujets dont les salariés n’osent pas parler avec leurs supérieurs.
Ces résultats pourraient conduire une entreprise à prendre des mesures concrètes, par exemple en offrant plus de formation de management.
Il y a d’autres raisons pour lesquelles les professionnels RH ne parviennent pas à obtenir des informations utiles lors des entretiens de démission. Souvent, les salariés démissionnaires ne veulent pas être trop disserts, en partie afin d’être assurés de recevoir des références positives à l’avenir. Pour encourager la franchise, une idée peut être d’assurer aux salariés au départ que leurs réponses sont confidentielles et ne peuvent aider l’entreprise à faire des changements positifs.
Aujourd’hui de plus en plus de sociétés commencent à utiliser ces entretiens pour récupérer des données et orienter leurs décisions.